La Commission Spécialisée Prévention de la CRSA s’est penchée sur les outils numériques et la promotion de la santé et la réduction des inégalités de santé.
Les membres de la Commission Spécialisée Prévention de la CRSA ont assisté le 12 octobre 2018 à une présentation de Olivier Aromatario, ingénieur d’études à l’EHESP de Rennes, sur « Les objets connectés et les applications smartphones et la prévention : état des lieux, enjeux et évaluation. ».
Face à l’augmentation de l’espérance de vie et des maladies chroniques le besoin de développer la prévention se fait doublement ressentir. Les objets connectés et les applications des smartphones peuvent donc constituer un outil d’accès à l’information, à la prévention et à l’autonomie des patients. Ils permettent en effet de collecter ses propres données afin de mesurer différents paramètres de sa santé, de son activité physique, de son comportement, et de mettre en lien les patients entre eux afin de partager leurs données et expériences, de trouver encouragement et motivation.
Cependant de nombreuses limites à l’efficacité de ces objets connectés et applications ont d’ors et déjà été mises en avant : les outils qui ne font que mesurer (ses pas, ce que l’on mange, ce que l’on fume etc) ne sont pas utilisés sur le long terme et ont peu d’effet sur le comportement des utilisateurs.trices. Dans les faits les échanges entre patients par application interposée sont assez rares et ils ne sont efficaces que s’ils sont personnalisés et repris avec un professionnel.
Enfin et surtout les objets connectés et leurs applications ne sont pas encore des outils permettant de remédier aux inégalités de santé, voire ils peuvent les augmenter : les outils et leurs applications ont un coût, de plus tous les territoires ne bénéficient pas d’un égal accès à internet. Ensuite de nombreux autres facteurs (la culture, l’éducation, les valeurs de l’individu) peuvent limiter l’accès et l’utilisation de ces objets.
Dans le domaine de la prévention les outils les plus efficaces sont ceux qui permettent à une personne de trouver les moyens pour changer son comportement dans son propre environnement : c’est-à-dire les outils qui vont lui permettre d’identifier les facteurs qui influencent sa santé puis d’agir sur ces facteurs.
Dès lors les objets connectés peuvent être un outil de promotion de la santé si, comme les autres outils de promotion de la santé, ils répondent à une demande exprimée et prennent en compte dès leur conception les dimensions individuelles, sociales et environnementales des usagers auxquels ils s’adressent pour qu’ils puissent se les approprier. Les membres de la Commission Spécialisée Prévention ont également insisté sur le fait que les outils connectés peuvent être utilisables en prévention dans une démarche collective.
Tout comme l’apport des objets connectés pour la promotion de la santé, la réflexion engagée le 12 octobre 2018 n’en est qu’à ses débuts.
En savoir plus : Quelle utilisation d’internet dans la recherche d’information en santé ? INPES, 2015