Une recommandation concernant la pédopsychiatrie

La CRSA souhaite faire une recommandation à l’ARS,sous forme d’une contribution qui soulève également de nombreuses questions.

Après des décennies de déshérence, d’inattention, de manque de moyens, de rigidité administrative, la pédopsychiatrie est une activité très en souffrance. Malgré tous les intervenants de ce champ (PMI, médico-social, Education nationale…), de nombreux enfants passent à travers les mailles du filet et se retrouvent dans des services de psychiatrie adulte et en grande souffrance.

L’évolution vers la responsabilisation individuelle, la pression scolaire, le chômage etc, a fragilisé une partie de la population moins bien armée face aux difficultés de la vie ; en parallèle s’est faite l’extension des missions de la discipline (prise en charge des troubles du spectre de l’autisme, des troubles d’apprentissage…). La pédopsychiatrie ne peut répondre, en l’état actuel des choses, à toutes ces situations.

La pédopsychiatrie en Pays de la Loire est en grande souffrance et la contribution de la CRSA veut poser des questions :

– pourquoi des préadolescents se retrouvent-ils en psychiatrie d’adultes ?

– doit-on ou non hospitaliser les enfants ? Comment expliquer les disparités de nombre de lits d’un département à l’autre à population comparable ?

– l’Aide Sociale à l’Enfance répond-elle aux besoins ?

Les difficultés viennent du retard dans la détection des troubles, du manque de sensibilisation des professionnels et des familles et du retard dans la prise en charge. Se pose actuellement également le grave problème de la démographie médicale de la discipline avec de nombreux secteurs de pédopsychiatrie en pénurie de médecins.

La contribution de la CRSA émet des propositions qui s’appuient sur le principe d’aller vers les personnes :

– sur la question du nombre de lits : il faut être pragmatique tout en évitant l’hospitalisation. Il faut un parcours et une prise en charge plus précoces, il faut développer l’ambulatoire ;

– sur le repérage précoce et la prévention : il concerne tous les acteurs qui sont auprès des enfants, ce thème doit être pris en compte dans les formations initiales et dès maintenant dans la formation continue ;

– il faut permettre le recours aux équipes mobiles, l’incursion dans le champ des parents d’élèves, faire de l’éducation à la santé, du dépistage, du repérage ;

– il faut prendre en compte la spécificité de l’adolescence ;

– il faut développer le travail en réseau et remédier aux cloisonnements internes

– les soins en santé mentale nécessitent une certaine durée pour être efficaces. Ce sont des pathologies de longue durée.

En conclusion la contribution de la CRSA souligne qu’il faut des coopérations, des partenariats, des moyens. En Pays de la Loire ce sujet est travaillé depuis 2 ou 3 ans et le document de recommandation sur la pédopsychiatrie a été travaillé par le groupe de travail permanent Santé mentale addiction autisme de la CRSA. Il est soumis à la CRSA et a vocation à contribuer à l’amélioration du service rendu en pédopsychiatrie.

Retrouvez ici en intégralité la recommandation de la CRSA.

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