Lors de la journée régionale de la CRSA du 19 mai 2021 à Angers, les échanges entre les différents acteurs ont convergé en trois grands points : les territoires, la coopération/coordination des acteurs, et la parole des usagers. Ces thèmes ont fait l’objet de retours d’expériences, et ont été abordés comme des leviers sur lesquels intervenir pour la prochaine mandature de la CRSA, et pour la mise en effectivité de la démocratie sanitaire.
Territoires
Alors que l’organisation des soins faisait il y a quelques années l’objet d’une attention toute spécifique, les enjeux territoriaux de santé se présentent aujourd’hui comme une nouvelle dimension centrale, faisant l’objet de questionnements et réorganisations. Les territoires se dotent progressivement de nouveaux outils d’action publique (Contrats Locaux de Santé, Communautés Professionnelles Territoriales de Santé, Conseils Territoriaux de Santé…). Ceux-ci sont inégalement expérimentés par les territoires : absents, en cours de discussion ou d’élaboration, ou intégrés depuis plusieurs années au fonctionnement de ceux-ci.
La dimension territoriale de plus en plus prépondérante, va être amenée à croître dans les prochaines années. Il sera donc nécessaire pour la prochaine mandature de la CRSA de porter une attention particulière à l’articulation des différents outils entre eux, et avec les autres acteurs des territoires. Il est important de réinterroger les liens entre les instances exerçant dans les territoires (CDCA et CTS par exemple), et de songer aux moyens de représentation des usagers au sein de celles-ci.
Coopération / coordination
La coopération ou coordination des acteurs apparaît comme centrale dans la mise en effectivité de la démocratie sanitaire, et dans une approche de plus en plus territorialisée des enjeux. Les outils d’action publique mis en œuvre, les différentes instances de la démocratie en santé, les différents acteurs (professionnels de la santé, du médico-social, du social…), les populations… doivent être associés et articulés.
Pour cela, il est nécessaire que les acteurs apprennent à se connaître, en favorisant des temps de rencontres formels et informels. Il est important que des moyens soient donnés, alloués, pour les réunir (comme cela a été le cas avec la mise en place des ateliers participatifs au sein des départements en 2020). Cette interconnaissance doit être alimentée par une communication fluide et régulière afin de perdurer dans le temps. De plus, celle-ci permet et permettra une acculturation aux différents enjeux rencontrés par les territoires et acteurs, permettant la mise en œuvre d’une démarche participative active. Cette nécessité de coopération/coordination concerne notamment les liens entre la CRSA et les CTS, ainsi que la participation des élus au sein de ceux-ci.
Renforcer la parole des usagers
Renforcer la parole des usagers constitue l’une des orientations du Projet Régional de Santé, mais celle-ci doit encore être renforcée au sein du prochain PRS, afin de placer l’usager au cœur du système. Les territoires disposent d’un terreau d’usagers, riche d’expériences, de connaissances, d’initiatives. Il est important que ceux-ci aient une place, donnent leur avis et que leur parole soit valorisée. Cela permettra qu’ils deviennent des acteurs du système de santé, en participant à sa construction (par les retours d’expériences, la pair-aidance, le rôle de patients experts, de patients traceurs), et à celle des outils d’action publique qui les concerne, sur les territoires qui sont les leurs. Pour cela, il est nécessaire pour les instances de se rapprocher des usagers (via notamment les CTS), de former, d’accompagner l’éducation à la santé, à la prévention.