La contribution de la CRSA des Pays de la Loire au « Ségur de la Santé »

La contribution de la CRSA se concentre sur quelques notions essentielles pour lesquelles la démocratie sanitaire souhaite vivement être davantage intégrée au débat qu’elle ne l’a été dans les périodes toutes récentes.

Sur le premier sujet soumis à concertation, notre CRSA militera, comme beaucoup d’acteurs du monde de la santé (et au-delà), pour une franche revalorisation des carrières, qui pourrait restaurer leur attractivité. Le décalage qui existe entre le rôle social joué par les soignants et la reconnaissance qu’ils en retirent est illégitime et doit être comblé. Il ne peut être plus longtemps supporté sans mettre en danger l’ensemble du système de santé. C’est l’ensemble des professionnels de santé qui doit voir leurs mérites, leur valeur, leur dévouement, leurs compétences reconnus à la hauteur de ce qui se pratique dans les autres pays européens.

Notre Conférence considère également la question de la simplification de la gouvernance du système de santé et spécialement des hôpitaux comme essentielle. Mais elle n’estime pas réaliste, sur ce sujet, d’attendre de quelques mesures de glissement d’attributions une solution qui rendrait soudain souples, réactifs, adaptables et économes de moyens nos structures hospitalières. Elle plaidera pour une réflexion approfondie, mettant en question l’ensemble des paramètres, dans l’esprit d’une approche systémique, pour avancer sur ce sujet fondamental.

Une attention particulière doit être apportée sans délai sur le sujet récurrent de l’articulation des logiques de soins de santé avec celles de l’accompagnement médico-social, susceptibles d’induire d’importants progrès d’efficience et d’amélioration des parcours.

Notre Conférence estime l’objectif de la fédération des acteurs de santé sur un territoire, au bénéfice des usagers, comme essentielle. Elle milite et a pris nombre d’initiatives en ce sens depuis dix ans dans les Pays de la Loire. Elle en a acquis la conviction que ce ne sera pas par injonctions venues du sommet que ces fédérations se constitueront mais en écoutant les acteurs de terrain qui prendront progressivement conscience de sa nécessité. Elle plaide pour la subsidiarité, et un encouragement à un mouvement de démocratie sanitaire de proximité. Les Contrats locaux de santé, les CPTS pourront être les véhicules naturels de ces dynamiques, qui doivent être soutenues par les Agences Régionales de Santé, sans être contraintes à suivre une guidance de l’administration d’État.

Le développement de cette démocratie sanitaire devra s’appuyer sur une composante représentative, au niveau territorial comme au niveau régional, et une dynamique participative, en faisant une place majeure à l’expression des attentes des usagers. Le système de santé a besoin de respirer, en faisant la place aux initiatives de terrain, dans un cadre juridique qui privilégie la souplesse, le décloisonnement, la réponse pragmatique, la responsabilisation des acteurs et la priorité à l’adaptation aux nouveaux défis.

Dans ce cadre rénové la prévention, l’éducation à la santé doit bénéficier d’une accélération décisive. On a vu dans la période récente combien ces sujets ont été essentiels et susceptibles de potentialiser de façon décisive les résultats thérapeutiques de la médecine curative. D’importants moyens doivent lui être consacrés. La volonté politique doit accompagner la recherche, notamment sur le sujet de la littératie en santé, l’implémentation de programmes en population générale, l’inclusion dans les programmes éducatifs dès le plus jeune âge, et leur valorisation sociétale.

Cette priorité devra s’étendre à la question lancinante des inégalités d’accès à la santé, inégalités individuelles, sociales et territoriales notamment en prenant en compte les populations les plus défavorisées.

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