Avis de la CRSA sur le PRS 2023-2028

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La CRSA reconnaît la pertinence des grandes orientations stratégiques et des objectifs opérationnels du Projet Régional de Santé, présentée par l’ARS Pays de la Loire.

Néanmoins, elle exprime des réserves fondamentales. Face à un contexte inédit et grave, la CRSA alerte notamment sur les moyens financiers et humains indispensables, sans lesquels la mise en œuvre du PRS et la création de solutions sont impossibles. La persistance de fortes inégalités territoriales ainsi que la grande fragilité de certaines filières d’activités sont également très préoccupantes.

Pour marquer fortement le souci du concret de l’effectivité des intentions du PRS, la CRSA souhaite que certains points apparaissent comme des sujets d’attention, qui puissent être observés, suivis et évalués régulièrement :

> Les citoyens au cœur du système de santé, par le renfort de la démocratie en santé et l’implication effective et permanente des ligériens, à travers, les associations, les représentants des usagers dans les dispositifs divers et actions de santé.

> L’inter-sectorialité, autrement dit, l’ensemble des institutions concernées par la santé : l’Education Nationale, la Direction du travail, les collectivités territoriales… doivent effectivement travailler avec l’ARS.

> La prévention, notamment la santé des jeunes, par une mobilisation effective de tous les acteurs qui traitent des thématiques de santé, par le biais d’actions concrètes sur la santé des étudiants, ou encore par le développement d’actions d’éducation à la santé. Il est indispensable de renforcer les moyens et le soutien aux services spécialisés de prévention (ASE, services de santé en faveur des élèves, centres de planification familiale…).

> La santé mentale et addictions, par un renfort urgent des axes de prévention par le biais des structures telles que les CMP ou les CSAPA. Il est également nécessaire de s’appuyer sur les projets territoriaux de santé mentale pour la modernisation des pratiques, la coordination entre tous les champs (sanitaire, médico-social, social), sur le projet « 1000 premiers jours » pour la santé des jeunes et la psychiatrie périnatale. Enfin, sur l’émergence de nouveaux métiers dans la prise en charge des publics en proximité, dans les champs de l’évaluation et de l’accompagnement avec l’implication des personnes en situation de maladie.

> L’attractivité des métiers et les ressources humaines, en étant vigilant à la pénurie des professionnels et l’attractivité des métiers, facteurs qui dépendent d’une bonne coordination des politiques publiques territoriales, régionales et nationales, d’une répartition optimale des ressources disponibles et d’une amélioration des conditions de travail, mais qui dépendent surtout de la mobilisation de moyens financiers importants.

> La santé au travail, plus précisément, la prévention/santé au travail en améliorant les pratiques de prévention pour l’ensemble des salariés et la notion de cible d’encadrement soignant auprès des citoyens, élément fondamental à intégrer et à adapter aux besoins d’accompagnement des personnes et composant capital pour les conditions de travail des professionnels.

> Les déterminants de santé (travail, hébergement, littératie…) – qui dépendent de différentes politiques publiques – par un suivi régulier d’indicateurs pertinents sur ceux-ci, établi en co-construction avec l’ARS.

> Le développement de l’offre, avec un besoin urgent et une nécessité d’ouverture de places d’accueil supplémentaires, dans le champ de l’inclusion, en identifiant les moyens nécessaires pour les faire fonctionner. Pour répondre correctement aux besoins des citoyens, il est important que le principe de libre choix et éclairé soit respecté. En plus d’un choix diversifié et adapté, la structuration des parcours doit s’établir en garantissant une réponse de proximité, graduée selon les besoins de santé de la population et en proposant des évolutions sur la permanence des soins et l’accueil des activités non programmées.

> Le numérique en santé, où un accompagnement spécifique des populations les plus fragiles est indispensable et où il y a également des charges inhérentes.

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